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ISBN 978-2-490956-00-5

Les Chroniques des Mondes de Salt

Les Chroniques des Mondes de Salt

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Prologue


 

Dans les mondes de Salt vivaient des Halfelins, des Hommes, des Elfes et des Nains. Bien que remplis d’innombrables créatures étranges, cette contrée n’était pas déplaisante et ses habitants non plus. Dans tous les royaumes, les peuples cohabitaient dans une parfaite harmonie et, nuls ne s’attendaient aux évènements qui changeraient le cours de leur existence. Mais avant de conter de nouvelles aventures, intéressons-nous au temps jadis, et plus précisément à l’ère première.

 

Au commencement, il n’existait en cet univers qu’un abîme que l’on nommait Zalam, qui divisait la terre en deux royaumes. Fiaiasor le domaine de glace et Ahradin le territoire du feu. Aino le premier elfe venu de Kerel, transforma de sa main la flamme et le gel. De l’opposition de Fiaiasor et Ahradin, le monde fut enfanté. Du feu naquit la roche qui fit le sol, les montagnes et le sable ; et la glace fit mers, lacs, nuages et ciel. Ensuite et seulement ensuite, Aino prit la foudre des cieux et les étincelles des volcans pour créer toute nature et tous les êtres marchants, volants et rampants qui la peupleraient, les bons comme les méchants cela va sans dire.

Il divisa les deux continents en de vastes royaumes de paix et de tranquillité. En grande sagesse et tout en respectant un équilibre des plus parfaits, Aino offrit autant de couronnes qu’il existait de peuple. Durant huit siècles, les elfes leur transmirent toute leur omniscience et tous vécurent heureux.

Mais un Drakeïde malfaisant guettait dans l’ombre. L’héritier du Mal. Le grand roi mystique Gorbundus. Il convoitait secrètement un fief pour affirmer sa volonté de puissance. La guerre du premier âge débuta ainsi. Tous les peuples libres des mondes de Salt s’allièrent sous une même bannière, celle d’Athalion haut roi de Thovarin. À force de courage, ils repoussèrent les armées mortes, jusqu’en citée de Zod’gral. L’affrontement final arriva promptement, il scellerait le destin des habitants de Salt.

De vastes armées s’affrontèrent pendant deux hivers, et alors que la victoire était proche, Gorbundus répandit son essence ténébreuse dans tout le royaume des Fontaines d’argent, infectant toute nature, gangrénant le ciel et la terre. Tout se colora de noir charbon. Les hommes devinrent suif, seul leur roi survécut. Épris d’une douleur profonde, il rejoignit le Gorbundus.

Les troupes d’Athalion prises de panique commencèrent à reculer devant le Mal. C’est alors qu’un enchanteur, voyant que l’espoir quittait les hommes, appela Uthin, la déesse blanche et ordonna que soit scellé la rivière Naaz’gol contraignant le néant à rester au-delà. L’ennemi de toutes choses et tous êtres était enfin vaincu. Les mages renvoyèrent Gorbundus dans le sombre abîme et le privèrent de tout pouvoir. Il fut enfermé vivant dans un tombeau si obscur qu’aucune lumière ne pouvait y briller.

La paix et l’harmonie revinrent, et tous les évènements de jadis furent oubliés. Pendant un millénaire nul n’entendit plus parler des Héros d’antan. La gloire devint légende et la légende un mythe.

Mais le sommeil des vivants est facilement corruptible, et dans les profondeurs de son funeste caveau, le corps décharné de Gorbundus le maudit survécu. Son esprit gagna en force et affecta les rêves de tous, se nourrissant de leurs peurs et de leurs cauchemars. Quand son pouvoir fut assez puissant, il invoqua les ténèbres.

Elles envahirent à nouveau les forêts des mondes de Salt. Un tremblement engendra une rumeur, la rumeur engendra la crainte. Rapidement elle pénétra le cœur de tous. Un nouveau mystique était venu. Kaladan.

Par d’habiles procédés, l’héritier spirituel de Gorbundus dissimula son royaume derrière le rideau sombre de la nuit éternelle. À présent, cette terre portait le nom de Nord’élia. Kaladan, à partir des cendres des hommes et des bêtes, fit bâtir sur les ruines de la citadelle d’opale, une forteresse noire appelée Cité du Hasard. Dans le plus grand des secrets, il reconstitua l’armée d’ombres mortes et convoqua les sept cavaliers, cadavres d’anciens vassaux qui furent des elfes redoutables en un autre temps.

De nombreux siècles s’écoulèrent encore. Les rois bénis d’une longue vie laissaient place à leur fils, et leur fils à leur fils. La fin du cinquième millénaire approche avec ses bons et ses mauvais côtés et ce n’est pas une mauvaise chose. Les peuples attendent des Héros, et des mondes de Salt ils s’élèveront un jour prochain, car, il existera toujours des Halfelins, des Hommes, des Elfes et des Nains qui se dresseront contre le Mal. Bientôt entre leur main reposera à nouveau le destin de tous. Découvrons ensemble leurs chroniques.

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Chroniques de :

Fihörn Feuilledethé

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Chapitre 1


 

Au loin, une épaisse poussière s’élevait des champs et des routes et avançait en direction des Monts de l’Ouest. Depuis plusieurs jours, la terre était comme prise de sursaut du soleil levant jusqu’au couchant. Un tremblement persistant dont la nature même restait à définir pour les habitants de ces contrées.

Tous pariaient sur le réveil prochain d’Ardaên, l’un de ces terribles volcans, qui jadis déversa ses flots destructeurs dans les vallées alentour. Le murmure grave se répandait de clairières en ruisseaux, de fleurs en arbustes, des insectes aux quatre pattes, se transformant en un son oppressant presque à leur donner raison. Les quelques villages Halfelins nichés au fond du val verdoyant de Sourn ne se sentaient en rien dérangés par ce bruissement léger, sourd et prolongé. Ce présage, s’il pouvait être interprété ainsi, n’annonçait pas la fin du monde, la vie continuerait comme dans les âges passés au rythme des semailles et des moissons. Ils subiraient tout au plus quelques désagréments, mais rien qui ne puisse être oublié.

La Morrne s’écoulait impassible au changement du monde et paresseuse comme à son habitude. Elle descendait à flanc de coteau depuis la montagne de Vert Bois en direction du sud. Les massettes envahissaient ses abords, et, au milieu des herbes aquatiques parsemées de lotus rose, de vanille d’eau blanche, de roseaux et de fougères, bourdonnaient des libellules voletantes et abeilles butineuses. Dès l’aube, les criquets violoncellistes commençaient leur concert qui durerait jusqu’au soir. Dans un méandre, Roulecolline dormait encore. Seuls les bateliers poussaient sur leurs longues rames pour accoster le vieux ponton. Son bois usé, tanné par trop d’intempéries, était gagné par une mousse tendre et verte. Les planches vermoulues menant au quai laissaient échapper des grincements aux passages des premiers charretiers. Sur la droite, un chemin de terre s’enfonçait dans les broussailles guidant le voyageur au sommet d’une colline surplombant le village. Des champs semés de houblon, d’orge et de blé encerclaient la petite cité de caractère.

Des fumerolles emplies d’odeurs de sève de pin s’échappaient des chaumes blonds s’entremêlant aux feux des âtres naissants. Un coq de Brine au plumage rougeoyant, perché sur un muret de pierre sèche, poussait son braillement strident. Les petites maisons en pisé, penchées pour certaines, encadraient des rues étroites et tortueuses où la nature omniprésente s’exprimait dans son meilleur. Jaune curry, ocre minéral, rouge éclatant, plantes grasses et potagères, arbres fruitiers et fleurs se partageaient les carrés de jardin d’une émeraude profond. Au centre du village Halfelins, au croisement de Bourbe rue et du chat titubant, existait une place où trônait une fontaine à souhait taillée dans un marbre blanc.

Au sol, une mosaïque bleu-saphir représentait la voute céleste. Des carreaux en poussière d’étoiles dessinaient les constellations du premier jour de l’automne, début des fêtes d’Unilmand Tinúviel (fête de la bière). Tout autour des petites roulottes aux peintures vives, proposaient différents artisanats, cordonnier, forgeron et boulanger se retrouvaient ici pour des échanges bruyants et animés. Le forum aligné sur les quatre points cardinaux était occupé par deux Maisons et deux Établissements. Au nord, la Maison des notables et face à elle au sud, la Maison des prières. À l’est, la Taverne du Diable Triste et à l’ouest, les Bains publics de La Chèvre riante. En cette heure matinale, seuls quelques passants pressés parcouraient à grande enjambée les pavés. Ostran Bonbaril, boutiquier en livre rare, grimoires authentiques et toutes autres publications était de ceux-là. Il remontait Bourbe rue d’un bon pas avec sous le bras un opuscule. Sortant sa montre gousset hérité de son père, force fut de constater qu’un petit retard serait à déplorer. Heureusement que Fihörn dormait encore.

 

La fenêtre ouverte laissait entrer un soleil chaleureux. Le gazouillis des oiseaux perchés dans les coudraies sentait bon le printemps. Leurs chants chassaient les frimas de l’hiver tout en égayant une journée qui s’annonçait des plus belles. La douce odeur suave de l’herbe fraîche où s’accrochait encore la rosée du matin embaumait l’air. En tendant l’oreille, le ruisseau chantait entre les galets polis, entrainant le grincement mélodieux de l’aube du vieux moulin. Au loin, les cloches des troupeaux tintaient se mélangeant aux appels des bergers et vachers. La ville s’éveillait et avec elle ses habitants. Les cris rieurs des enfants emplissaient la vie de joyeuses comptines, de chansons et de courses effrénées. De l’embrasure de sa porte, Fihörn Feuilledethé les observait avec un large sourire.

Plus petit que la moyenne des Halfelins, ses yeux couleur noisette trahissaient son âge centenaire. De longues rouflaquettes grisonnantes encadraient son visage émacié et contrairement à certains de ses contemporains plutôt chauves, il conservait avec fierté une chevelure bouclée poivre et sel. Son faciès respirait la confiance, et ses rides profondes lui octroyaient de droit la sagesse des anciens, bien qu’il ne fasse pas partie des plus pondérés et encore moins des plus raisonnables. Il se distinguait par une barbe blanche bien taillée (très rare pour sa race), tirant sur le roux au-dessus des lèvres. Fihörn avait la fâcheuse habitude de tirer sur la vieille bouffarde héritée de son père. L’histoire de cette barbiche s’expliquait de la plus simple des façons : un voyage vers les terres froides de Tuz’Néol, où l’eau gelait à peine sortis du feu, un mauvais rasoir, et des péripéties multiples. Il se trouvait des excuses pour se cacher qu’au fond, la paresse en était la seule responsable. Il possédait un trait de caractère bien à lui : l’art de vivre en solitaire, pas que ses semblables l’ennuyaient, mais la compagnie dont Fihörn se sentait proche prenait l’apparence d’une immense bibliothèque comportant des milliers de volumes. Un collectionneur compulsif. Prit d’un soudain appétit il tourna les talons et s’enfonça dans l’obscurité de son doux logis.

Ostran Bonbaril approchait toujours à grands pas, et apercevait enfin le toit de chaume. Longeant la haie d’aucubas, il se présenta face au portillon en bois à la peinture écaillée et défraichie. La petite cloche de bronze oxydée tinta. De loin, il scruta l‘obscurité par la porte restée ouverte, mais rien ne bougeait. Chaussant ses lunettes devant ses yeux observateurs il inspecta la maison de Fihörn espérant le deviner derrière une vitre, une ombre suffirait à son contentement. Elle commençait par une série de carreaux en marbre beige dont l’alignement avait été négligé, si bien que les mauvaises herbes en étouffaient les contours et les moindres interstices. Deux modestes jardins de forme rectangulaire, d’environ dix pas chacun, s’épanouissaient de chaque côté de l’allée. Celui de gauche rassemblait, au milieu d’un parterre de fleur multicolore, de lilliputiens arbustes, toutes sortes d’arbres nains et des jasmins à l’agonie qui manquaient assurément d’un bon arrosage. Le courtil de droite quant à lui, conservait un aspect plus sauvage, plus minimaliste, avec sa rocaille, son aubépine, ses muriers, ses ronces et son petit étang d’eau verdâtre où survivaient encore quelques poissons. Les murs en pisé, lézardé par endroit, avaient été rapiécés à la hâte donnant un caractère très ancien à la bâtisse. Une lucarne basse, toujours ouverte, trahissait la présence d’une cave.

Un lichen grisâtre s’installait peu à peu sur les rebords des fenêtres faisant gonfler les linteaux de chêne et les volets n’en avaient plus que le nom. Passé les trois petites marches d’escalier, le visiteur se présentait devant une porte en bois massif, sculptée de runes anciennes et au vernis écaillé.

L’attente fut désespérément longue, à de nombreuses reprises il regarda la position du soleil, tout en faisant les cent pas. Ostran Bonbaril s’arrêtait de temps en temps et tapotait du pied tout en croisant les bras. La cloche tinta à nouveau. Fihörn arriva nonchalant comme souvent. D’un signe de la main, il l’invita à entrer.

— Bien le bonjour cher Ostran Bonbaril, heureux de vous voir dans ma modeste demeure.

— À vous aussi cher Fihörn Feuilledethé, répondit-il dans une demi-courbette.

— J’attendais votre visite, mais pas de si bonne heure.

— Pourtant il me semble être pourvu d’un certain retard, et également d’une surprise qui vous ravira, voici pour vous.

Ostran lui tendit l’ouvrage à la couverture de cuir. Fihörn s’en saisit rapidement et l’entraina à sa suite vers l’arrière de la maison, dans un jardin des plus exotiques entretenu d’une main de maître, même Ostran ne pouvait en soupçonner l’existence. À l’ombre d’un arbousier, une table de pierre héritée des nains était posée sur un sable blanc, au milieu d‘un cercle de jacinthe. Des statues finement ciselées représentant des dames elfiques prestigieuses baignaient dans une herbe à peine sauvage. Fihörn déposa le livre délicatement, il se frotta les mains pour chasser la sudation de l’excitation. La reliure de très bonne facture était frappée du sceau des Hauts rapporteurs, petit groupe d’explorateurs dont la mission de compilation concernait tous les territoires historiques de Salt. Fihörn chercha fébrilement la seule et unique page qui justifiât son acquisition. Son visage s’éclaira d’un très large sourire. Il lut à haute voix.

« Les guides des royaumes de Salt rapportaient déjà l’existence de Roulecolline sur les cartes dès le premier millénaire. La population Halfelins, de petites tailles tirent leur force de leur famille et de leur communauté. Pourvu d’une chance absolument inépuisable. Leur insatiable curiosité entre souvent en conflit avec leur bon sens. Éternels optimistes voir opportunistes rusés, ils disposent d’un talent incroyable pour se sortir des pires situations. Leurs habitations s’entrecroisent sans que nul ne puisse y voir un quelconque schéma et pourtant tout va et vient vers le cœur de la cité. Ils aiment la couleur et sont souvent couverts d’étoffes couteuses. Fins commerçants, ils savent tirer le meilleur des bourses de leur client, mais toujours avec le sourire ». Il referma le livre et acquiesça de la tête. Abandonnant Ostran Bonbaril, ou plutôt le laissant dans l’embarras, Fihörn Feuilledethé emporta le volume sous le bras et disparut par une petite porte encadrée de lierre grimpant. Il traversa rapidement le couloir menant au hall. Face à lui une issue permettait d’accéder à la cave. Il tourna à droite et s’engouffra dans le salon. L’intérieur décoré avec soin dans un esprit chaleureux était très douillet et très bien équipé. Les meubles furent choisis avec une attention particulière toujours dans un pur régional ancien. Toutes les boiseries tiraient vers un ton clair, seul le plancher de chêne, bien usé, avait une teinte plus sombre. Des chaises bien confortables et aux couleurs vives étaient disposées devant une cheminée habillée de briques rouges. Deux tapis de filature humaine inspirés par les vieilles tapisseries de chasses au loup dans les monts de Tuz’Néol recouvraient le sol. La table massive, encadrée de banc, s’encombrait de livres. Des portraits aux visages d’aïeux racontaient l’épopée de la famille Feuilledethé. Un buffet bancal au vu de la cale sous son pied droit occupait un mur dépourvu de fenêtre. Un battant bas permettait d’accéder à une cuisine dans laquelle un large fourneau à bois en fonte noire laissait peu de place. Au fond du séjour, une porte fermée à clef menait à la bibliothèque. Le reste de la maison se constituait d’une unique chambre à coucher au lit très douillet et à couette épaisse.

La porte grinça sur ses gonds. Un rayon de lumière blafard pénétrait par une tenture mal fermée. Fihörn se dirigea d’un pas sur vers les rideaux et les ouvrit d’un coup sec, des flots de poussières se balançaient dans le faisceau solaire. La bibliothèque occupait un espace non modeste sur trois des murs de la pièce. Le plafond fut supprimé pour l’étendre jusqu’aux poutres du toit. Sur la structure de pierre, reposaient des étagères faites dans un bois des plus résistants du moins il l’était suffisamment pour supporter le poids de milliers de livres. Des moutons grisâtres, issus d’un ménage bâclé, trouvaient ici un pré. Un bureau très large dormait au centre de cette salle. La cire des bougies coulait depuis longtemps sur le rebord du meuble, tant elle s’était accumulée en des formes dégoulinantes. Cette pièce dépourvue de cheminée restait froide toute l’année, seul un petit poêle à bois empêchait Fihörn de geler sur place dans les hivers rigoureux. S’asseyant dans son siège, il plaça le recueil devant lui et observa l’œuvre de toute sa vie. Il finit par s’assoupir.

L’après-midi était bien avancé quand il ouvrit un œil, le soleil avait continué sa course et à cette heure réchauffait la façade de la maison. Fihörn prit un instant pour reprendre ses esprits. Surpris par le silence. Malgré les portes restées entrebâillées, il n’entendait plus les cris joyeux des enfants. Bondissant de son siège, il se dirigea vers l’entrée. Pas un bruit, pas un chant, pas de douces mélodies des oiseaux tous avaient disparu. Un tremblement plus fort que la veille secoua le sol. Et enfin les cris revinrent, mais ceux-là n’étaient point joyeux, ils respiraient la peur. Bourbe rue vit soudain la moitié de la ville se presser vers la rivière. Même Ostran Bonbaril, qu’il oubliait dans son jardin le matin même s’empressait de quitter sa boutique. Le visage blême de ce dernier et ses hurlements stridents n’annonçaient rien de bon, peut-être que ce vieux Ardaên se décidait finalement à cracher son venin de vieux volcan. Fihörn leva les yeux et huma. Rien, hormis le jasmin et cette poussière se déplaçant contre le vent. Pourtant ils couraient tous. Il se présenta au portail, posa la main sur le loquet et ses jambes défaillir. Un air vicié et poisseux vint à lui. Il se précipita vers sa maison, passa rapidement par sa bibliothèque, ouvrit la porte de la cave à la volée et disparut.

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